PAS D’ASSOCIATION AVEC LES DÉMONS PAR MAURICE MALENGA

1 Corinthiens 10, 14-22 : pas d’association avec les démons

 

Aussi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. Je vous parle comme à des gens avisés ; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction, sur laquelle nous prononçons la bénédiction, n’est-ce pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-ce pas une communion au corps du Christ ?  Puisqu’il y a un seul pain, nous, la multitude, nous sommes un seul corps ; car nous partageons tous le même pain. Voyez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent des animaux offerts en sacrifice ne sont-ils pas en communion avec l’autel ?

Que dis-je alors ? que la viande sacrifiée aux idoles aurait de l’importance ? Qu’une idole aurait de l’importance ? Non, mais ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons et non à Dieu ; or je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons ; vous ne pouvez pas partager la table du Seigneur et la table des démons. Ou bien voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? sommes plus forts que lui ?

Un médecin traitant voyait son patient après son traitement. Il lui interdit formellement de consommer des boissons alcoolisées pour éviter toute rechute de sa santé. Un jour dans une grande fête bien ravitaillées en boissons, au milieu de cette grande euphorie de jouissance, le médecin dit à son ex-patient : « tu peux consommer de l’alcool, car je suis là ». Pour l’ex-patient « mieux vaut prévenir que guérir » et donc il est resté fidèle au principe convenu: s’abstenir de la consommation de boisson alcoolisée pour conserver le bien-être de sa santé.

Paul exhorte l’Eglise de Corinthe en ces termes : Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Autrement dit il ne veut pas que le chrétien soit en association avec les démons.

Nous aborderons trois axes essentiels :

  • L’association avec les démons
  • S’abstenir de pratiques idolâtres
  • Faire preuve d’intelligence

 

  1. L’association avec les démons

Que se passait-il à Corinthe pour que Paul écrive de la sorte ? Certains chrétiens de l’église se rendaient dans les temples païens et ils participaient à des repas donnés par les amis, la famille ou leur patron. Où se trouve le problème ? Paul à déjà soulevé la question de la viande sacrifiée aux idoles au chap. 8. Là, il écrit que la viande offerte aux idoles est quelque chose de neutre. Un chrétien peut choisir s’il veut en manger ou non. Bien sûr, cela tout en tenant compte des autres chrétiens qui pourraient être offensés par son comportement. Pourquoi continue-t-il à épiloguer sur ce thème des idoles, des temples et de la viande ici ?

Paul explique que ce qui se passe à Corinthe chez certains chrétiens est comparable à ce que faisaient les Israélites après la sortie d’Egypte. Les Israélites sont tombés dans l’idolâtrie, et les Corinthiens risquaient de faire la même chose.

La bénédiction de Dieu est conditionnelle. Elle dépend de ce que nous faisons aujourd’hui, non pas dans le passé. Cela est peut-être choquant. Il ne faut pas présumer que le nom de « chrétien » soit suffisant à lui tout seul. La foi doit être réellement vécue. Comme Josué l’avait dit à Israël : choisissez aujourd’hui qui vous allez servir (Josué 24, 15).

Dieu est fidèle à ses promesses pour ceux qui sont obéissants : ils recevront sa bénédiction. Dieu est fidèle dans son jugement contre ceux qui sont désobéissants, ils recevront son châtiment. Et nous ne devons pas supposer que le fait d’aller à l’église, être baptisé, prendre la sainte cène, nous excuse si nous vivons dans la désobéissance. Ces choses ne sont pas une amulette de protection ou un porte-bonheur si nous continuons à vivre d’une manière qui déplaît à Dieu.

Le chrétien obéissant sera béni selon ce que Dieu veut et non pas nécessairement selon ce que nous, nous voulons. Etre béni ne signifie pas vivre une vie embellie de roses, mais une vie soutenue par la présence de Dieu, par sa Providence, par la force qu’il nous donne pour surmonter les difficultés de la vie.

Paul écrit aux Corinthiens parce que, pour le moment, par leur comportement, ils courent le risque de perdre le prix, de déplaire à Dieu et d’en subir les conséquences. Il écrit pour avertir ceux qu’il aime du danger dans lequel ils se trouvent : Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.

 

  1. S’abstenir de pratiques idolâtres

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, chers amis, je vous en conjure en reprenant les paroles de Paul : fuyez le culte des idoles, car derrière ces divinités se cachent des démons. Dieu est digne de confiance et demeure fidèle d’éternité en éternité. Fuyez est un impératif présent : faites-en votre pratique habituelle. Les Corinthiens jouaient avec le feu en assistant aux fêtes païennes. Paul avait déjà dit qu’ils pouvaient en égarer d’autres. Il donne une raison profonde pour éviter les pratiques païennes.

La coupe de bénédiction est une expression tirée du rituel de la pâque se référant à la coupe : lors de la fête de la pâque, le père de famille prononçait une bénédiction (c’est-à-dire une prière de reconnaissance) avant de la faire circuler parmi les membres de la famille. Il est très possible que ce fût la coupe employée par Jésus-Christ lors de l’institution de la sainte cène.

La mention de la coupe en premier lieu est peut-être due à la prééminence de la coupe dans le sacrifice païen, car l’allusion de Paul à la cène a pour but de donner un avertissement contre l’idolâtrie. Avoir part dignement au pain et au vin est une participation (du grec koinônia, un partage commun).

Paul ne veut pas impliquer la viande sacrifiée aux idoles : objets en pierre ou en bois avec lesquels on ne peut être en communion car avec ceux qui s’adonnent à de telles pratiques, font ce que les païens font, c’est-à-dire sacrifient aux démons. Or Paul voulait empêcher les Corinthiens d’être consciemment en communion avec les démons. Il ne peut y avoir de compromis : la communion avec le Seigneur et la communion avec les démons sont véritablement incompatibles. Se joindre aux fêtes païennes, c’est inévitablement provoquer la jalousie du Seigneur, car la dévotion que l’on accorde à Dieu doit être exclusive.

  1. Faire preuve d’intelligence

En s’offrant en rançon, Christ a accompli le sacrifice suprême. Il n’est plus besoin de sacrifier aux idoles. Ainsi, manger ce qui est consacré aux idoles nous connecte aux démons. A l’opposé, la coupe de bénédiction nous met en contact avec le sang et la chair de Jésus-Christ, de même qu’elle crée une communion entre les enfants de Dieu. Paul appelle à faire preuve de maturité spirituelle et de juste jugement, attitude indispensable pour éviter toute confusion.

Lorsque Christ affranchit, il libère de toute servitude et offre tous les possibles. Cependant, tout ce qui est permis n’édifie pas toujours. L’exercice de notre liberté doit nous faire grandir dans notre foi et permettre aux autres aussi de grandir. Nous sommes libres, mais faisons preuve de responsabilité et recherchons la gloire de Dieu. Et recherchons également le bien-être du prochain.

Paul insiste de tout faire, de conjuguer tout effort afin d’éviter de scandaliser qui que ce soit. Toutefois, il ne s’agit pas de se satisfaire au détriment des autres, mais de rechercher l’harmonie dans les pas de Christ, et sous l’influence du Saint-Esprit, afin d’accomplir une communion au sang et au corps du Christ. Une autre traduction parle d’une solidarité avec le sang et le corps du christ. 

Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.

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