L’ASCENSION PAR MAURICE MALENGA

Psaume 110, 1-7 ; Actes 1, 6-11 : Ascension

Déclaration du Seigneur (YHWH) à mon seigneur :

Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied…

Le Seigneur est à ta droite, il écrase des rois au jour de sa colère. Il exerce le jugement parmi les nations…

Selon Actes : Ceux qui s’étaient réunis lui demandaient : Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas rétablir le Royaume pour Israël ? Il leur répondit : Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez de la puissance quand l’Esprit Saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Après avoir dit cela, pendant qu’ils regardaient, il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils fixaient le ciel, pendant qu’il s’en allait, deux hommes en habits blancs se présentèrent à eux et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel.

Le livre des Actes est l’enseignement du Christ après son ascension, au moyen des disciples dirigés par l’Esprit. Il s’est montré à eux pendant quarante jours. C’est la raison pour laquelle le calendrier chrétien commémore l’ascension le quarantième jour après pâques.

  1. Qu’est-ce que l’Ascension ?

Ce terme, désigne la montée au ciel du Christ ressuscité. Dans Luc 24, 50-53, on lit que le Christ ressuscité se sépara de ses disciples pendant qu’il les bénissait, mais le v 51 ajoute qu’il fut enlevé au ciel. Ce contexte suggère ici que cette séparation se produisit le jour même de la résurrection de Jésus-Christ, mais ne met pas en doute l’enlèvement du Christ lors de sa séparation avec ses disciples.

Dans Actes 1, 2, il est question d’un enlèvement de Jésus au ciel et le v3 précise qu’il eut lieu quarante jours après la résurrection de Jésus, période pendant laquelle Jésus apparut vivant à ses disciples et leur parla des choses qui concernent le Royaume de Dieu. Dans Actes 1, 9 enfin, on lit que le Ressuscité fut élevé pendant que ses disciples le regardaient et qu’une nuée le déroba à leurs yeux.

Les termes grecs employés pour décrire l’ascension du Ressuscité présentent cet évènement comme un enlèvement au verbe passif, ce qui présuppose que Dieu est le sujet de l’action. Le ressuscité est enlevé à la vue de ses disciples.

En tant qu’événement dûment constaté, la réalité de l’Ascension est beaucoup plus largement attestée dans le Nouveau Testament.  Deux groupes principaux se détachent. Dans le premier nous rangeons Eph. 4, 10 : « Celui qui est descendu, c’est le même que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses », puis l’hymne liturgique de 1 Tim. 3, 16 sur « l’enlèvement en gloire de Jésus »., Viennent ensuite les textes de l’épitre aux Hébreux : 4, 14 ; 6, 19; 9, 24 où l’ascension est rapprochée de l’entrée du Grand Prêtre de l’ancienne alliance dans le lieu Très-saint. Citons enfin 1 Pierre 3, 22 sur Jésus-Christ « qui est allé au ciel » et à qui les anges, les autorités et les puissances ont été soumis. Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel.

  • Il siège à la droite de Dieu le Père

Le Nouveau Testament parle très rarement de la main ou de la droite de Dieu. En effet, l’intervention active de Dieu a pris forme et nom dans l’apparition de Jésus-Christ. L’expression « à la droite de Dieu » du psaume 110 est un chant solennel de cérémonie d’intronisation : accession au trône du roi d’Israël, acte de nature politique, elle était placée sous l’autorité de Dieu. Le roi devenait « maître après Dieu » du peuple et recevait sur lui la plus haute autorité, dont il allait en être tout le temps responsable devant Dieu. Le Nouveau Testament applique ce psaume d’intronisation à Jésus, que Dieu a fait Seigneur et Christ (Act. 2, 36) et auquel il a remis tous les pouvoirs (Matth. 28, 18). C’est là la signification de son ascension, narrée à la fin de Marc, Luc et au début des Actes des apôtres.

L’ascension exprime une prise de pouvoir réelle, et non un voyage miraculeux. « Il est monté au ciel » exprime une ascension politique et non géographique, car le ciel est l’endroit d’où Dieu règne et qui sera toujours plus haut que n’importe quelle autorité humaine. Il a été élevé ou Il est assis ou Il se tient débout à la droite de Dieu signifie donc que Jésus, après son ministère, sa mort et sa résurrection, a été installé par Dieu comme Roi dans le sens du psaume 110, c’est-à-dire comme vainqueur de tous ses ennemis, comme roi d’Israël, remplissant en même temps l’office de  de Sacrificateur éternel, étendant son règne victorieux à tous les royaumes et nations. Tous les auteurs néotestamentaires proclament cette royauté.

Jean, lui, n’emploie pas l’expression « à la droite de Dieu », mais plutôt « la parole ». Pour eux tous, c’est par Jésus que Dieu agit, règne, crée, maintient, attaque, défend, juge, sévit et sauve.

  • L’inauguration d’un temps nouveau pour les croyants

L’Ascension de Christ a marqué le début de nouveau privilèges pour les croyants dans leur relation avec Dieu. Elle leur permet :

  • De bénéficier de la présence du Saint-Esprit en eux. L’effusion du Saint-Esprit était étroitement liée à l’ascension de Jésus-Christ et elle ne pouvait pas avoir lieu avant son départ.
  • D’avoir en Christ un Avocat, un Défenseur, lorsque nous sommes dans le péché.
  • D’avoir un libre accès au Père en vertu de l’œuvre parfaite du Christ qui a enlevé tous les obstacles qui se dressaient entre Dieu et ceux qui sont devenus ses enfants. En particulier, les croyants peuvent s’adresser directement au Père par la prière au Nom de Jésus-Christ, c’est-à-dire en se référant à sa personne et à son œuvre.
  • D’être assuré du secours de Christ qui est vivant pour intercéder en notre faveur.

En définitive, retenons que l’Ascension signifie le retour du Christ auprès de son Père, sa présence invisible et unie à lui. L’Ascension n’est donc pas un temps d’adieu mais celui d’un envoi. Avant sa montée au ciel, il est revenu parmi eux, non tel un fantôme mais comme l’ami qu’ils ont toujours connu, Vivant et mangeant avec eux, pendant 40 jours Jésus leur a récapitulé son enseignement. Ces quarante jours peuvent être compris comme une durée type d’initiation à l’enseignement du ressuscité, ou comme le temps limité fondant distinctement l’autorité des tout premiers témoins.

L’interpellation des anges : « pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » est une invitation à se recentrer, s’engager pour qu’ils deviennent le relais entre ciel et terre. L’intervention des anges est donnée pour les remettre sur les rails. Ils ne sont ni orphelins ni impuissants. A partir de l’ascension, Jésus n’est physiquement plus là, mais eux ont la mission universelle de continuer, de perpétuer l’annonce de la Bonne Nouvelle à Jérusalem, dans toute la Judée, en Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. Cette nouvelle mission est léguée à chacun de nous afin que nous soyons témoin du Christ, dispensateur, propagateur de l’Evangile jusqu’à sa nouvelle venue comme l’ange le déclare. Il est monté au ciel. Il siège à la droite du Dieu le Père. Il reviendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel, cette fois pour juger les vivants et les morts.

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